Aux origines du mariage

La polygamie n’est pas un système nouveau et ça n’est pas non plus l’Islam qui l’a inventée. Elle remonte dans l’Histoire jusqu’aux premiers témoignages écrits concernant la vie amoureuse entre hommes et femmes depuis l’Antiquité, voire depuis la période préhistorique d’après Engels (1). Dans son atlas ethnologique, Murdock a en effet recensé 418 sociétés polygames sur 557 dont le mode du mariage nous était connu (2). La monogamie étant donc rarement pratiquée par les sociétés.

Le combat médiatique contre le mariage pluriel, sous couvert d’étiquettes féministe, émancipationniste ou progressiste, n’est qu’une catégorie d’une guerre contre l’Islam, dont on voudrait faire croire au public qu’il est le moteur de la polygamie. On lui prête donc les accusations liées, telles que l’excision ou bien d’autres balivernes. Un combat unilatéral européen dont le cœur battant se trouve en France, moteur d’idées coloniales depuis des siècle.

Polyga.me n’est propulsé que par un instinct vengeur, donnez-lui de la force…

La France et l’Europe polygames

Cette bonne vieille Europe, qui se veut jeune et novatrice, s’oublie elle-même dans l’enfer de sa philosophie. Le mariage pluriel qui était si courant chez les illyriens (devenus albanais) pendant près de 10 siècles (3), n’intéresse plus personne. L’Europe de l’Ouest, celle qui corrompt l’Histoire à sa gloire, se fiche des légendes de ses rejetons de l’Est. C’est de ce même continent pourtant que les mormons ont tiré les racines de leur système polygame (4).

Quant à la France, ses rois ne pratiquaient-ils pas une polygamie non assumée ? Celle-ci se traduisant par la prise de maîtresses dont certaines furent très célèbres : la Marquise de Maintenon et la Marquise de Pompadour auxquelles il faut ajouter la Duchesse de Valentinois Diane de Poitiers (1499-1566), maîtresse d’Henri II (1519-1559) et la Duchesse d’Étampes Anne de Pisseleu (1508-1580), maîtresse de François Ier (1515-1547) (5).

 

Le mariage pluriel Gaulois aux origines

Leurs ancêtres Gaulois la pratiquaient sans faire de faux semblant, considérant que « le mariage est un compromis entre la monogamie et la polygamie : il y a l’épouse légitime et il y a les femmes de contrat (leurs droits sont protégés en même temps que ceux de l’épouse légitime). En effet, le mari ne pouvait avoir de concubine sans l’acceptation formelle de son épouse. La femme légitime refusait rarement les concubines du mari, car d’une part, cela faisait partie du train de vie, et d’autre part, l’épouse était fort satisfaite d’avoir de l’aide pour s’occuper du ménage ». (6)

Des babyloniens aux égyptiens

Chez les anciens babyloniens, assyriens et persans, il n’existait aucune restriction quant au nombre de femmes qu’un homme pouvait épouser. Cependant, la polygamie n’était le privilège que des rois et des seigneurs les plus puissants.

On retrouve ainsi les traces de la polygamie chez de nombreux peuples de l’antiquité, chez les rois perses, dans l’aristocratie germanique du temps de Tacite, en Grèce, à l’époque d’Agamemnon dans toute l’Asie, en Égypte dans la famille pharaonique et chez les dignitaires de la Cour. (7)

Le patriarcat a réglementé le mariage

Bien sûr, le patriarcat traditionnel historique, en est la principale cause. Mais on ne pourra pas nier que ce monde est composé de dominants et de dominés. Et même si les temps changent forcément, l’Histoire n’a encore jamais démontré que la femme pouvait s’extirper à long terme de ce système. On nous évoquera évidemment certains règnes Amazones, mais ça reste une goutte d’eau dans l’océan. Tant que le patriarcat dictera les règles, le combat mené contre la polygamie ne sera qu’un faux-semblant. L’homme est polygame, de nature, qu’on le veuille ou non. Ce type de mariage, de relation, dominé par ce fait sur l’Histoire de l’humanité, sera donc inéluctable jusqu’à l’extinction de l’espèce humaine.

Et qu’on cesse de mettre cette pratique génétique sur le dos de l’Islam. Même dans un pays comme le Mali, région ayant l’un des plus forts taux de polygamie au monde, les musulmans n’occupent pas la première place. Les animistes sont de loin les plus pratiquants en la matière. (8)

Sources :

1 : F. Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État, Moscou : ed. Du progrès, 1976

2 : La démographie de la polygamie par Gilles Pison. Publié par l’Institut Nationale d’Études Démographiques.

4 :  Kandji S. M. et Camara F. K., L’union matrimoniale dans la tradition des peuples noirs, Paris, L’Harmattan, 2000.

5 : Aboubacry Moussa Lam : La polygamie : réalité,  causes, manifestations et conséquences en  Afrique noire depuis l’Égypte ancienne. Ankh n°16.

6 : J. Picot, “Histoire des gaulois : depuis leur origine jusqu’à leur mélange avec les francs et jusqu’aux commencements de la monarchie français”, J.J. Paschaud , 1804, Tome 2, cit. p. 319.

7 : Emine Aşan « Le mariage polygame : Matrimonialité conflictuelle, jurisprudence, réalités historiques et sociales en Turquie et en Algérie », 2013. p.34.

8 : « La polygamie au Mali à partir des données du recensement 2009 » par Aminata Coulibaly Diamoutene, p.33.