Erreurs de débutant
Lorsqu’un homme cherche une seconde épouse, il cherche la complémentarité entre la deuxième et la première, la bonne équation entre les co-épouses. Le piège de cette démarche logique se trouve dans les attributs recherchés pour cela. L’homme novice va essayer de trouver une co-épouse, en dehors bien sûr d’attributs physiques dont il rêve secrètement, qui sera une aide dans les taches ménagères pour sa femme. Il se peut qu’elle ait déjà plusieurs enfants et qu’il la sente dépassée.
L’erreur en cela est que ça n’est pas la bonne complémentarité entre épouses à rechercher. Il n’y a qu’à embaucher une aide ménagère et le tour est joué, même si évidemment, les autres facettes plus joyeuses du mariage ne feront pas parties du package. La vérité vraie est que si deux épouses s’entendent, elles s’entraideront d’elles-mêmes.
L’échec garanti
J’ai fait cette erreur, forcément. Lorsque personne n’est là pour nous conseiller avec expérience, rien ne peut aller. Ma très chère amie de toujours avait même suggéré de répartir des taches entre les épouses, l’une chez l’autre. De quoi juste foutre la haine.
Ce qui a sauvé mon début de famille plurielle, c’est que mes épouses sont des femmes bien. Mais il a fallu plusieurs années pour qu’une vraie entente naisse entre elles. Pourquoi ? À cause de mon erreur bien sûr. Pour fonder une grande famille il faut comprendre ce qui mène à la réussite, ou au moins, ce qui empêchera l’explosion.
Complémentarité culturelle entre co-épouses
Lorsque j’ai épousé ma troisième femme, Balakisa, j’ai saisi l’importance de la culture. L’entente avec ma seconde femme Daado s’est opérée immédiatement. Il y avait, c’est vrai, la tranche d’âge qui jouait en leur faveur, les deux étant des femmes relativement jeunes. Mais étant de Guinée et du Mali, Soussou et Peule, la culture est proche sur beaucoup de points. Elles préféraient même parler en Bambara entre elles qu’en français, à mon grand bonheur. Leur vision du mariage est proche, de la polygamie, des responsabilités de chacune envers leur mari, l’exemple de leurs pères et mères… tout les rassemblait.
Même avec un an d’écart, la plus jeune respectait son ainée. Ensemble, elles se devaient encore plus d’appliquer les « lois implicites » de la polygamie, et respecter la première, tant par sa position de femme qui les a précédées, que par son âge. La sauce était entrain de prendre.
L’homme veut toujours ce qu’il n’a pas
Pendant des années je rêvais d’épouser une somalienne. Leur beauté me frappait à chaque fois que j’en croisais une. Leur force, l’intelligence palpable de leur peuple, la puissance de leur culture, j’avais essayé plus d’une fois de réaliser cette idylle. Mais l’expérience naissante de ma polygamie, ma meilleure compréhension, m’ont fait abandonner cette piste. L’Afrique de l’est n’est pas l’Afrique de l’ouest. Les cultures sont diamétralement opposées et je n’allais pas faire exploser une famille comme la mienne pour les beaux yeux d’une femme. J’ai fait marche arrière.
Être un homme dans sa famille, ça n’est pas d’imposer ce qu’on veut en brisant la résistance. C’est de faire passer l’intérêt du groupe avant l’individuel, sans céder à ses propres pulsions. C’est exactement ce que j’ai appliqué lorsque j’ai épousé ma quatrième épouse, Badjènè. Les bons calculs m’ont fait délaisser la Somalie, ils m’ont fait revenir au Mali.
La réputation de la prétendante
Lorsqu’on se renseigne pour sur une éventuelle épouse, dans le pur cadre afro-islamique de l’idée du mariage, on nous rapporte ce que l’on connait de sa famille, ce qu’on nous a raconté de la femme en question. Un mix de rumeurs, d’histoires pas toujours fondées, de réputation et d’idées préconçues. Ce qui tient de l’éducation est la seule chose qui est à retenir. Elle résume la personne et ce que l’on trouvera dans son foyer, ce à quoi on sera confronté au quotidien.
Lorsqu’on cherche des renseignements sur une femme, tout est très souvent exagéré. Les gens mentent beaucoup dans l’espoir de voir un mariage se réaliser, et aussi, parfois, pour ne pas avoir honte du mal qui peut se trouver dans leur propre famille. On rajoute sur sa foi, sur son aptitude à cuisiner, etc. L’éducation, elle, ne trompe personne. En scannant sa famille, le comportement de ses sœurs, de sa mère, on a rapidement une idée du forfait auquel on souscrit.
Le pilier d’une polygamie réussie
Lorsque je dis que la culture est prépondérante, c’est peu dire. En Afrique, ou d’ailleurs toute autre région que l’Occident, les traditions et modes de vie sont ancrés dans le quotidien. Il est parfois compliqué de réunir deux personnes dans un contexte simple, qu’en est-il alors du mariage polygame ? Une peule du Niger n’est pas une peule du Cameroun, elles se comprennent pourtant, sont de même culture. Alors le pari de rassembler une femme d’Afrique de l’ouest et une autre de l’est… c’est clairement un choix risqué.
Après, on me répondra que si elles sont musulmanes, l’Islam transcende les cultures. Bla bla bla bla… Entre la théorie et la pratique il y a d’immenses falaises. Ce discours est valable pour des blancs convertis, des peuples complètement acculturés, aux valeurs sociétales stériles. Pour les autres, la pratique de l’Islam, ou toute autre religion d’ailleurs, ne les empêche pas de vivre en société de manières complètement différentes, et surtout d’en être imprégnés.
Choisir des épouses de cultures proches est essentiel à la réussite de sa famille. La compréhension est le moteur de tout type de mariage. La stabilité de ma famille est le fruit de cette adéquation. Lorsqu’elles se parlent, elles veulent dire la même chose, elles respectent les mêmes principes, elles interprètent les évènements de la même manière, elles cuisinent et apprécient les mêmes plats, elles font leurs courses dans la même logique, elles s’occupent de leurs enfants de la même manière, et chacune aimera son mari à sa façon. Je laisse méditer le lecteur.
Journal d’un Polygame
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