La plus belle annonce qu’on puisse nous faire dans cette existence est bien entendu celle d’une grossesse. La seule idée de la venue d’un enfant est un rayon de soleil dans la vie d’une femme, d’un homme, d’une famille. Que dire alors de l’annonce de trois grossesses ?
Level grossesses : 3/4
Cette immense nouvelle ne m’a pas surpris puisque j’avais observé des changements chez mes épouses. Mais quelle joie Immense. Ayawa étant en voyage depuis un moment, elle est la seule à ne pas être concernée. Mais savoir que mes épouses, en dehors d’elle, sont toutes tombées enceintes presqu’en même temps, c’est impressionnant. Et puis, chose que je ne m’explique même pas, j’avais invoqué très sincèrement mon Seigneur pour cela arrive. Aujourd’hui je suis exaucé.
Communiquer la grossesse en Afrique
La pudeur africaine ne laisse pas communiquer la nouvelle de la femme à sa propre mère, laissant souvent voir les signes, mais n’en parlant pas. Malgré tout j’ai préféré réunir mes épouses pour que les choses soient le plus clair possible. Au lieu de s’apercevoir hypocritement d’éléments de doute entre elles, je privilégie la clarté. L’entraide en sera plus sereine et plus efficace. D’autant que pour Badjènè, il s’agit d’une première fois. Les conseils de ses co-épouses seront précieux.
Nos voisines proches sont trois femmes. La plus jeune attendait son premier enfant très récemment. Mais n’y connaissant presque rien, elle cachait sa douleur depuis la veille. C’est sa co-épouse qui a compris qu’elle faisait de fortes contractions et l’a signalée à leur mari pour qu’il l’emmène à la maternité. Ce genre de choses me font très mal. Je préfère que chacune sache et profite de l’autre. Autant dans l’aide générale dans les moments difficiles que dans les conseils, notamment pour Badjènè.
Polyga.me n’est propulsé que par un instinct vengeur, donnez-lui de la force…
Mes enfants
Je ne parle jamais de mes enfants, ni de leurs noms, ni de leur nombre. Mais cette nouvelle m’a tellement émerveillé que j’ai voulu en parler ici. Je ne vais donc pas chercher un prénom, mais trois ! En Afrique, on ne débat que très rarement sur cette recherche. C’est souvent le prénom d’un parent qui est choisi, donnant en plus de cela un surnom qui sera bien plus usuel au final. Tout dépend ensuite du sexe de l’enfant. J’ai donc déjà des pistes sérieuses pour les prénoms des arrivants.
Dans de nombreuses familles on trouve que des enfants ont le même prénom. C’est justement du fait des homonymes. Chez nous, je ne laisse pas passer ça. Je veux que chaque enfant ait sa propre identité, et surtout, je ne veux pas appeler un prénom et avoir deux ou trois réponses en même temps !
L’union fait la force
En parler était la meilleure chose à faire, clairement. Elles en parlent ouvertement et se taquinent, à la malienne. Surtout, elles prennent en considération l’état de chacune pour les tâches ménagères et les courses au marché. Daado est souvent malade, Balakisa a mal au ventre et Badjènè n’éprouve finalement que des grosses fatigues. Elles s’échangent donc l’emploi du temps pour s’adapter, tout en s’appuyant bien sûr sur leur aide ménagère. Mais une seule aide dans cette situation ne suffit pas. Il en faudrait trois pour être à l’aise. Mais au Mali, c’est dernières années, il est de plus en plus dur d’en trouver.
La cuisine s’organise donc autour de cette actualité incontournable. Souvent d’ailleurs, les plats sont épais, mais les appétits ne sont pas au rendez-vous. Les premiers mois de grossesse sont souvent compliqués.
Visite médicale
Badjènè a fait sa toute première fois à la clinique. Elle était presque tremblante pour son échographie. Je la rassurais comme je pouvais, et Daado qui l’accompagnait, riait d’elle, mais lui expliquait certains détails. La prochaine fois mes trois épouses seront ensembles en même temps, Balakisa avait dû voyager lors de la première visite. Les rires seront donc garantis.
La grossesse sublime la femme
Beaucoup d’hommes, même s’ils se plaignent de certains aspects, trouvent que la grossesse est d’une beauté sans pareille. Je suis de ceux-là. Étant toujours éblouit par l’éclat de la peau noire, par la prestance de la femme noire, je passe mon temps à regarder les visages de mes épouses. Leur teint change, elles n’ont jamais été aussi belles. Malgré la maladie des premiers mois, la fatigue, les vomissements, elles sont telles trois reines, que dis-je, trois astres posées devant moi.
Les petits enfants pleurnichent sans cesse, régressant dans leur apprentissage, sentant que quelque chose se trame chez leur mère. C’est là que la patience de la femme, de la maman, fait montre de toute sa force.
Le polygame et les grossesses
J’essaie d’être au mieux au service de ma famille. Mais l’homme est l’homme, comme on le scande partout. L’impuissance du mâle est à son paroxysme durant la grossesse, et surtout durant l’accouchement. Mais malgré tout, je m’arrange pour rendre les choses le plus facile possible. Comme acheter les condiments en gros, pour ne pas avoir à faire les courses sans cesse. Je fais plus la police avec mes enfants, pour qu’elles se fatiguent moins à devoir crier derrière eux. Notre aide ménagère, qui n’est pas au courant « officiellement », a bien compris l’état de mes épouses et donne le meilleur d’elle-même. Elle redouble d’efforts, elle qui déjà a besoin d’aide. Mes grandes filles, qui vivent dans les étoiles et ne voient même pas venir la nouvelle, font beaucoup dans la maison, c’est déjà une aide en plus.
J’essaie d’apprécier chaque jour, comme pour mémoriser le mieux possible cette période, je fixe le temps de mon regard. J’ai hâte de voir les ventres et les visages s’arrondir, rendant chaque minutes magiques. C’est de loin le plus beau spectacle dont un homme puisse être témoin.
Journal d’un Polygame
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