Clichés et rêveries : le quotidien réel du polygame

Le polygame ne laisse personne indifférent. Soit on le déteste, soit il nous fait rêver, souvent selon le sexe de la personne mais surtout selon sa culture. On se doute bien qu’en ce moment en France, la publicité qui nous est faite ne nous embellit pas dans les cœurs de la masse. Nous allons casser un brin ici les idées reçues, car ce site n’a pour but que de présenter le vrai visage de la polygamie.

Panorama de Bamako au Mali, quartier où je vis mon quotidien polygame

Cadre de vie

Je vis dans une maison de deux étages. Un rez-de-chaussée, qui se compose d’un salon, de trois chambres, une cuisine et deux salles de bain, une cour, une annexe et une salle de bain extérieure. À l’étage, on trouve deux grands salons, une cuisine, trois chambres et trois salles de bain. Puis enfin, le toit, sur lequel se trouve une grande terrasse, deux chambres et deux salles de bain. Une aide ménagère y travaille (je n’aime pas dire « bonne », qui est rabaissant), elle aide dans le ménage général et fait les petites courses, donne un coup de main, de temps en temps, dans la préparation des repas.

Chaque deux jours, elle part au marché avec l’épouse dont c’est le jour. Chaque épouse est avec moi un jour, puis je laisse un jour seul. Pour une question d’organisation, cette épouse s’occupera des repas (et de son mari) les deux jours durant.

Les grandes filles ont leur chambre, de même pour les grands garçons. Les petits êtres dorment dans les chambres de leurs mères. Quant à moi, je suis dans la chambre du toit, dans laquelle je reçois mes épouses chaque deux soirs.

J’ai choisi le Mali, et tout particulièrement Bamako, pour la proximité de la culture mandingue avec la mienne. Ici, être polygame n’est qu’une question de temps. Chaque femme qui se marie sait pertinemment que son mari prendra une deuxième. Personne ne regarde le polygame, beaucoup ignore le nombre d’épouses de chacun, car ça n’intéresse personne au final. L’amour de ce peuple pour sa religion, sa docilité, son éducation, m’ont conquis très rapidement. Je suis ici chez moi.


Polyga.me n’est propulsé que par un instinct vengeur, donnez-lui de la force…


Ce quotidien polygame

Le polygame du jour…

Bamako, au Grand Marché (Sougou Ba), dans le journée

Je travaille pour une société qui pourvoie divers services internet aux entreprises maliennes. Cette France qui aide tant l’Afrique à se développer a muselé les banques, de sorte qu’aucune ne peut fournir de système de paiement en ligne. Mes employeurs luttent pour libérer le web business en Afrique de l’ouest.

C’est un métier fastidieux, je dois analyser chaque entreprise pour définir ses réels besoins technologiques. Mes journées se déroulent donc dans le centre de la capitale, au niveau du Grand Marché, Sougou Ba, « là où tout se passe ». Bloqué sur mon ordinateur, je ne vois que mes collègues, sauf si l’on sort prier dans la petite mosquée du coin. Au marché, on suffoque de la pollution. La chaleur y est telle que la climatisation sert finalement de respirateur, en plus de nous rafraichir.

On se relaie entre collègues pour se faire livrer le repas. Le jeudi, c’est mon tour. Mon deuxième fils apporte le plat en moto, une pratique courante. Le midi, sur la route, on peut croiser de nombreuses motos avec un petit plat accroché derrière. Certaines femmes envoie le plat à leur mari par leur aide ménagère, en transport en commun. Tout le monde se débrouille. Après tout, lorsqu’on a pas le choix, tout est plus simple.


Le Bamako du Polygame de nuit

Le polygame de la nuit

Lorsque je rentre, je suis complètement lessivé. Il m’arrive de prendre ma douche, de prier, et de m’effondrer dans mon lit jusqu’au petit matin. Bien loin du quotidien polygame ancré dans les esprits.

Les meilleurs jours, on mange en famille, tous ensemble à la fraicheur du toit, caressés par le vent.

Ces moments sont toujours les plus mémorables à travers les années. Le bonheur des rassemblements familiaux, même anodins, n’a pas d’égal. C’est ici que la journée se vide de son contenu, que les langues se délient pour commenter les évènements les plus drôles, au ton parfois moqueur.

Lorsque la journée s’achève pour de bon, je retrouve alors mon épouse. Celle dont c’est le jour, celle qui a géré la journée en arrière plan, celle qui s’est attachée à honorer mon arrivée du travail. Il est rare que l’on puisse sortir, souvent le temps ne le permet pas. Mais on s’attarde à discuter longuement, et plus si affinité.

Je suis quelqu’un qui aime la culture ouest africaine. J’aime les femmes qui la porte dans leurs cœurs sans même s’en apercevoir. Mes épouses ont ce regard qui crie l’éducation de leurs parents. Qu’elles soient peules, noumou, sousou ou mina, ce regard transperce mon âme à chaque fois que je m’y perd.

La nuit, je ne suis rien. Un homme simple qui aime sa femme. Un homme parfois épuisé qui s’endort comme un nourrisson, un homme des fois épris de besoin de s’oublier dans les bras d’une épouse.


Journal d’un polygame

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